Oui la démocratisation du jeu de société est possible !

Publié le par ludolia

Ce titre volontiers accrocheur est le fruit d'une expérience que je tiens à partager avec vous.

Cette année, je suis parti en vacances avec 15 amis dans les Ardennes belges. Un endroit fait de collines et de forêts terriblement ressourçantes. En passionné lambda de jeu de société, j'ai logiquement emporté avec moi un grand sac contenant une dizaine de titres. Parmi eux : Wanted, Princes de Florence, Caylus, Bohnanza, Race for the Galaxy, Jambo, Garçon!, Holidays (ça ne s'invente pas), Catane à 2 joueurs...
Parmi mes amis se trouvaient quelques joueurs expérimentés donc Loïc Grauwin, l'auteur des tests de Civilisation et Fief2 sur Ludolia. La plupart des autres amis, en revanche, jouent très occasionnellement.


Eh bien, quelle ne fut pas ma surprise de voir chaque après-midi de la semaine le salon de la maison transformé en mini-ludothèque ! Sur les  tables se jouaient parfois plusieurs parties en même temps et ce toute l'après-midi voire en soirée pour certains. 

Ce n'était pas tout : les "nouveaux" joueurs se renseignaient auprès de moi sur les jeux de société, voulant savoir si une extension existait ou si elle était prévue pour tel jeu ; certains même  étaient curieux du marché du jeu en lui-même et découvraient un loisir riche et méconnu à tort. 

Avec le recul, je me souviens des soirées où les mêmes amis venaient et contemplaient la ludothèque sans jouer. Je n'osais même pas leur proposer de jouer à un jeu comme Race for the Galaxy, réservant ces jeux pour mes soirées jeux entre expérimentés. Je pensais que le concept était trop compliqué ou peu attractif. Quelle erreur ! Je me demande si tout simplement nous ne sommes pas nous mêmes des obstacles involontaires à la démocratisation du jeu. Mon but n'est pas de juger mais de comprendre pourquoi un si bon loisir se trouve autant ignoré. En voulant réserver les gros jeux à des expérimentés, j'ai limité la perception du jeu dans l'esprit de certains de mes amis, faisant de celui-ci un loisir sympathique, léger mais peu profond.
 Lors de cette semaine, j'ai pu voir que Race for the Galaxy n'est pas si rebutant au départ pour un débutant, que Jambo est un magnifique jeu d'initiation, que Wanted peut se jouer 10 fois de suite (je n'ai pas tenu le coup), que Holidays suscitait immédiatement la sympathie...

C'est vrai, une semaine laisse le temps d'apprendre des gros jeux. Mais au moins j'ai appris qu'on peut apprendre à jouer à n'importe qui à n'importe quel jeu pourvu que celui-ci en ait envie. C'est donc à nous de faire découvrir nos jeux quelqu'ils soient. Il ne viendrait pas à l'esprit d'un fan de littérature de faire découvrir sa passion en offrant n'importe quel livre  sous prétexte qu'il est facile à lire. Il conseillerait, au contraire, un livre qu'il trouverait admirable quitte à avertir le futur lecteur que la lecture en est exigeante mais vaut le coup. Le parrallèle avec le jeu de société est ici possible. Et quand je vois comment Race for the Galaxy est devenu si populaire parmi mes amis, je me dis que le parralèle s'est déjà produit.
  

Marc Trescartes

Publié dans Les éditos

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article